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Photo du rédacteurAntoine Station

GCDO#06 - Adélise Lapier - Avant Dieu-le-Père, Déesse-la-Mère

Dernière mise à jour : 13 févr. 2021


L’Histoire officielle, celle qu’on enseigne dans les écoles, mais aussi celle qui transparaît dans les médias, dans les documentaires… celle qui peuple notre inconscient collectif, est bien souvent centrée sur un seul point de vue. Plus particulièrement, l’Histoire officielle française est basée sur les écrits des grecs anciens ainsi que sur les témoignages des auteurs romains. Elle est donc faussée par les idéaux et les partis pris de ces deux cultures sœurs. Cette Histoire s’est aussi alourdie des blocages psychologiques, conscients ou non, de nos propres historiens. Ainsi, pour exemple, nous commençons seulement à rendre ses lettres de noblesse à la splendide culture dont nous sommes réellement issus, celle de nos ancêtres celtes. Les historiens des XIXème et XXème siècles ont adopté et reproduit le mépris envers les peuples dits barbares que l’envahisseur romain laissait transparaître dans ses écrits, axant leurs recherches sur les gallo-romains, héritiers de la colonisation romaine. Par ailleurs, l’Histoire officielle est incomplète. Elle s’intéresse essentiellement aux valeurs patriarcales : elle narre les conquêtes et les assujettissements. On y enseigne les guerres et les luttes entre groupes humains, on y raconte la domestication de la Nature : celle des mondes minéral, végétal, énergétique et animal. Nos enfants apprennent par cœur des dates de massacres et de victoires, de prises violentes de territoires, d’inventions destructrices de la Nature, etc. L’Histoire de ce qui est lié à la sensibilité et à la sagesse humaines au sens large est survolée, celle des arts par exemple, celle de l’entraide sociale, des différentes médecines, de l’art de se nourrir, de la spiritualité, etc.


Et au milieu de toutes ces imperfections de notre Histoire officielle se trouve l’Histoire des femmes, et de façon plus large celle du Féminin, qui a été considérablement altérée pour des raisons similaires. Dans cet article, le mot Féminin désigne non pas le genre féminin, mais l’énergie féminine qui se trouve en chacun de nous, homme ou femme. Elle correspond au yin, à la part sensible, nourricière et créatrice de l’humain. Un être équilibré laisse s’exprimer harmonieusement ses parts Masculine (yang) et Féminine (yin). Nous sommes les héritiers d’une société patricentrée dont les victimes identifiées sont les femmes : elles ont été invisibilisées, brimées, sexualisées, pornifiées... Mais on parle moins des autres victimes du patriarcat : les hommes eux-mêmes. Ces milliers de petits garçons élevés sous la terrible injonction du “Tu seras un homme, mon fils !”, auxquels on a intimé de ravaler leurs larmes, refouler leurs émotions, et imposé une vie de performances. C’est cette Histoire-là que je cherche à compléter, celle du Féminin. Car la prééminence de l’homme est une invention récente dans l’histoire humaine. Les féministes pensent avoir inversé le cours de l’Histoire ; en fait, elles contribuent à restaurer un équilibre qui a existé pendant des millénaires avant l’instauration des patriarcats. Or, les historiens ont bien souvent reporté leurs croyances intimes sur leurs analyses professionnelles, faussant ainsi la réalité. Prenons l’exemple de la compréhension des coutumes d’un peuple premier comme les Sans (on parle aussi de Bochimans). Au prétexte que la chasse était dévolue aux hommes, les ethnologues en ont déduit que cette société était soumise à l’autorité masculine. Pendant des siècles, les chercheurs ont surestimé l’importance sociale de la chasse, et sous-estimé celle de la cueillette. Or, les plantes apportent la plus grande part nutritive dans l’alimentation. Chez les Sans, ce sont les femmes qui détiennent la connaissance des plantes, dont celles qui guérissent. Ce savoir est primordial à la survie de la communauté. L’organisation sociale des Sans est complémentaire et équilibrée, sans prééminence d’un genre sur l’autre. Les tâches sont sexuées, mais sans conséquence sur l’importance sociale de chacun. Les premiers ethnologues ayant porté un regard sur cette culture n’ont pas su retirer leurs lunettes de phallocrates et observer avec neutralité. Ce qui est bien dommage, car la sagesse de ces peuples est très enseignante pour les occidentaux, elle offre des pistes de recherche d’équilibre et de respect social, ainsi que des exemples de modes de vie harmonieux et durables avec le milieu naturel qui nous accueille.


Je veille notamment à faire connaître l’époque où Dieu était d’essence féminine, non pas par désir de revanche sur les millénaires de violence patriarcale que l’humanité a traversés, nous n’en sommes déjà plus là ! mais pour vivifier, nourrir notre avenir. L’époque dont je parle est celle où hommes et femmes vivaient de manière équilibrée, comme les Sans continuent à le faire. Je questionne donc le passé, je détricote l’Histoire officielle, pour inspirer un autre regard sur nos possibles, pour donner à voir de nouvelles pistes sociétales. Car, non, l’humain n’a pas toujours été un destructeur du Vivant. Non, les hommes n’ont pas toujours dominé les femmes. Oui, avant Dieu le Père a régné Déesse la Mère… Je t’invite donc à découvrir ce pan de l’histoire humaine dont on parle volontairement si peu…


Pour cela, je te propose de briser quelques clichés, à lire dans GCDO#06.


La suite dans les pages de Génération Cités d'Or #06 :

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